Kevin Le Cunff (36 ans) a enfin converti ses quatre breloques en chocolat de la piste par une médaille d’or sur le chrono (C4). Un nouveau sacre paralympique, trois ans après son titre sur la course en ligne.
En deux Paralympiades, j’ai eu quatre médailles en chocolat. Je pense que la piste, ce n’est pas une discipline pour moi. Je n’ai plus envie de revenir dans un vélodrome. Déjà, ça m’angoisse de venir dans un endroit aussi fermé. Repartir avec zéro médaille, ça fout un petit stress d’entrée de jeu. Maintenant que j’ai eu l’or, je vais pouvoir être plus détendu sur la dernière course.
C’est un parcours technique, qui met en valeur les qualités de pilotage. Deux bosses par tour, quatre sur le chrono. Je suis plutôt un poids léger et technique, c’était donc parfait. Il y avait du stress mais juste ce qu’il fallait. Pas de stress superflu qui aurait pu m’handicaper les jambes. J’avais demandé aucune information, je ne voulais rien savoir. J’ai juste su que j’étais en tête à deux bornes de l’arrivée. C’est Gatien (Le Rousseau) qui m’a annoncé sur la ligne d’arrivée qu’on faisait 1er et 2e, c’est vraiment super !
C’est un soulagement. Et puis, j’ai été pro à Aubervilliers, je les ai représentés pas mal d’années. C’est la ville à côté. Chaque année, on faisait une randonnée pour la mucoviscidose et on prenait justement la bosse qui était à l’opposé du circuit. C’était cool.
Je visais quand même le chrono, je l’ai beaucoup préparé. Même si la course sur route reste ma favorite. Contrairement à Tokyo, où je n’étais pas médaillé avant la course en ligne, je vais pouvoir y aller plus sereinement, je n’aurai pas de pression de résultat. Et avec la prime, je vais pouvoir enfin refaire ma toiture et passer l’hiver au sec (il rit). »